Ambassadrice de la paix intérieure

Une vocation née à 17 ans

Nous sommes en février 1974, et j’ai bientôt 17 ans. Je descends de l’autobus qui m’a amenée derrière l’hôpital Valdegour de Nîmes. Il est 6h30 du matin. Il fait nuit. Et froid. A chaque expiration, l’air qui sort de ma bouche se transforme aussitôt en un petit nuage glacé. Je remonte mon écharpe au-dessus de mon nez. Je me dis que je suis bien là, tranquille, au chaud à l’intérieur de moi. L’obscurité est à peine trouée par des lampadaires blafards qui donnent une lumière faible, blanche, comme celle de la lune. J’avance jusqu’à la porte de l’entrée du personnel. Une fois franchie, je monte calmement les escaliers qui mènent à l’étage du service de gériatrie dans lequel je suis stagiaire aide-soignante pour deux semaines.

Je me change dans les vestiaires, profitant encore quelques instants du silence, puis troque mes habits et mes bottes contre une blouse rose et des tennis. Je marche dans le couloir jusqu’au local des soins infirmiers.

Aussitôt franchi le seuil de la pièce, je sens mon cœur s’accélérer. Le moment de la transmission d’informations entre l’équipe de nuit et celle de jour se fait alors. Mais ce matin-là, il règne une effervescence importante. J’ai l’impression d’avoir pénétré dans une ruche où les abeilles vont dans tous les sens de façon anarchique ! J’ai vite l’explication : deux personnes âgées sont décédées durant la nuit.

L’état intérieur d’une personne influe sur l’extérieur

Décidée à ne pas me laisser intoxiquer par l’énergie négative ambiante, je me cale dans un angle de la pièce, à l’abri dans ma bulle. Debout, alors que je les observe, je commence par respirer calmement afin d’apaiser les battements de mon cœur. Le niveau sonore étant très élevé, j’émets ensuite l’intention que ma paix intérieure se diffuse dans la pièce et gagne les membres des deux équipes. Rapidement, les décibels diminuent de façon considérable.

La cheffe me dit : « Eh Nodon ! Que fais-tu dans ton coin ? » Je lève alors mon regard vers elle et lui réponds en souriant : « J’étais en train d’apaiser mes collègues. » Elle lève les yeux au ciel, ajoutant qu’il est temps que je me mette au travail.

La prise de conscience

En me remémorant cet épisode, il me semble évident que c’est ce matin-là que j’ai commencé à être ambassadrice de la paix intérieure.

2 commentaires

  1. I have been surfing online greater than three hours nowadays, yet I by no means found any attention-grabbing article like
    yours. It’s lovely value enough for me. Personally, if all site owners and
    bloggers made just right content as you probably did, the web might be much more helpful than ever before.

  2. thank you Roger from the bottom of my heart for your message. I hope the next ones will still delight your soul.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *